La médiation professionnelle est un outil complet d’accompagnement des risques psychosociaux et de protection de la santé au travail qui a fait ses preuves.
La médiation peut être utilisée sur un plan curatif en individuel ou collectif dans l’aide à la résolution de conflit…et souvent en solution de dernier recours.
A la différence d’un problème, un conflit éclate lorsqu’il y a une accumulation d’insatisfactions résultantes d’un ou plusieurs problèmes non résolus ; il est de l’ordre de l’émotionnel et du relationnel… il peut durer très longtemps et ne se règle pas « naturellement »
Autrement dit quand un conflit a atteint un certain niveau de développement, les parties ne peuvent plus s’en sortir par leurs propres moyens.
D’où l’intérêt d’introduire un tiers facilitateur ou médiateur, de préférence extérieur à l’entreprise, équidistant et complètement neutre sur le contenu vis-à-vis du conflit.
Le médiateur, n’intervient pas sur les échanges, il est le garant d’un cadre sécure facilitant l’expression de la parole aux parties concernées. Car c’est ce qui se joue dans une médiation : la restauration d’un dialogue entre deux acteurs détenteurs de solution.
« Une médiation est un processus long et qui coûte cher ! »
Au contraire, la médiation est une solution efficace. Comparativement à une procédure judiciaire qui peut être longue, aléatoire et coûteuse en temps mais aussi en énergie, la médiation est une alternative amiable qui se déroule sur quelques semaines.
« Nous n’avons pas besoin de l’aide d’un prestataire extérieur, nous allons régler la situation en interne »
Très souvent en entreprise, en leur qualité de garant de la cohésion d’équipe, on demande aux managers de régler les conflits… Pour autant, il leurs est parfois difficile de « siffler la fin du match ».
La médiation est un exercice délicat qui nécessite une formation. De plus, le médiateur doit se montrer neutre, impartial, empathique. Dans le cas d’un manager, l’impartialité peut est difficile à respecter car il est souvent amené à trancher en faveur de telle ou telle position. De plus, il peut parfois avoir un rôle (in)direct dans le conflit.
« On va attendre, cela va se résoudre tout seul, ce n’est pas si grave, un week-end, des vacances et c’est reparti… »
Comme dit plus haut, le conflit peut durer très longtemps et ne se règle pas « naturellement». La médiation apporte une méthode à la fois agile et adaptative à la situation. C’est aussi un processus qui s’articule en quatre étapes successives : poser les faits pour identifier l’origine du conflit, reconnaître le désaccord, rechercher les solutions possibles, co-créer la meilleure solution pour sortir du conflit.
Nous l’avons évoqué, dans la médiation il est essentiel que tous les acteurs (et le mot n’est pas choisi au hasard !) soient volontaires et participent à la résolution du conflit. Ainsi il arrive parfois, quand les difficultés sont telles que le point de non-retour est atteint, que la perspective d’un avenir commun où « travailler ensemble » n’est plus envisageable, quand de façon irrémédiable la confiance est rompue, … que les acteurs, dans la phase préparatoire, ne valident pas l’entrée en médiation.
Bien évidemment cela leur appartient, et pour autant, l’invitation par l’entreprise de renouer le dialogue n’est pas inutile.
Cet acte témoigne d’abord de la reconnaissance des difficultés vécues et de la volonté d’agir et ensuite, de façon systémique, de faire bouger les lignes.
En effet, ce refus par les acteurs d’entrer en médiation est le signe qu’ils ne se jugent pas capable de résoudre seuls le conflit. Dans ce cas, l’entreprise doit réfléchir à l’issue à donner à la situation. Cette dernière, sur la base des éléments factuels à sa disposition et parmi les actions qu’elle juge possibles (séparation des protagonistes, mobilité interne, accompagnement individuel, rupture conventionnelle, …) décidera de l’option la plus juste et la plus appropriée.
Ce que l’on peut souligner c’est que les entreprises qui mettent en place la médiation pour résoudre un conflit envoient clairement un signal fort à leurs salariés : « la qualité de vie au travail est pour nous une priorité ».
Enfin, le cabinet TOIT de SOI, soucieux d’intervenir le plus possible en prévention, s’interroge actuellement à utiliser la méthodologie propre de la médiation pour des problématiques de niveau secondaire ou primaire.
Exemples : lors d’un accompagnement de projet bien en amont des changements dans l’organisation ou en prévention des formes de souffrances au travail : particulièrement celles liées aux difficultés relationnelles…
Sujet passionnant que nous aurons le plaisir d’aborder dans une future actualité !
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