Cette semaine un article de presse du Monde [article consultable sur demande] et un podcast de FranceInter ont attiré notre attention.
L’article traite du bonheur à l’école en Inde et le podcast de la Bienveillance comme outil de réussite scolaire.
Pour faire court, en Inde à Delhi, les enfants apprennent le Bonheur à l’école. Le programme a été inauguré par le Dalaï-Lama. Chaque jour de la semaine, pendant 45 minutes tous les élèves, âgés de moins de 14 ans, commencent leur journée par un module d’étude du « Bonheur » destiné à rendre les élèves plus heureux. Ces modules reposent sur un principe assez simple « On éduque les enfants à devenir ingénieurs, médecins, pourquoi pas leur apprendre à devenir de bons êtres humains et à vivre en société ? » (C.S. Verma, directeur de l’école de Kailash Colony).
Il y a 6 modules thématiques, un par jour de la semaine (du lundi au samedi). Par exemple le vendredi est destiné à la gratitude (rendre hommage, remercier) ; le samedi est un module d’expression personnelle, il y a un module consacré à la méditation (fermer les yeux et écouter sa respiration) et un autre consacrer au corps (détente musculaire).
Sur les 1,3 milliard d’habitants en Inde, 50.7% de la population à moins de 20 ans et le taux de scolarisation est en progression (77,5% en 1990, 92.3%, en 2013, des enfants sont à l’école primaire sur le total de la population de la même classe d’âge -source UNICEF), ces chiffres impressionnants conduisent à une compétition exacerbée entre enfants et conduisent à une hausse des suicides. Ce programme d’éveil au Bonheur a été promu par le ministère de l’Éducation nationale : « Nous voulons que les élèves apprennent à vivre ensemble dans la société, nous voulons leur inculquer certaines valeurs. Il faut arrêter avec cette obsession de la note » (Atishi Marlena, ancienne conseillère du ministre régional de l’éducation nationale)
« On leur apprend à être présents et conscients de leur environnement immédiat, témoigne l’institutrice Neha Sharma devant un tableau où est dessiné un smiley. Et puis commencer la journée par une méditation permet de se sentir mieux en classe. »
À promettre ainsi le bonheur, les fonctionnaires de l’éducation nationale espèrent que le taux d’absentéisme diminuera chez les élèves comme chez les instituteurs, même si l’un d’eux confie : « Enseigner le bonheur dans une classe de cinquante élèves relève tout de même du défi. »
TOIT de SOI est un organisme de Formation pour adulte, nous proposons des formations sur le pilotage de la Qualité de Vie au Travail, la prévention des Risques Psychosociaux. Notre pédagogie prône des valeurs positives. Nos formations s’appuient sur une pédagogie active et inductive où les apports de la formation sont initiés et ancrés par l’activité et le partage d’expériences. Cette approche place le collaborateur au cœur de l’action afin de favoriser l’acquisition de nouvelles compétences.
La recherche et le partage du Bonheur font partie des convictions des intervenants de TOIT de SOI qui sont tous Psychologues du Travail et nous essayons de partager ces convictions dans nos formations.
Ce jeudi 23 août, Marie Sauvion dans « une bonne tasse d’été » sur France Inter, a organisé une table ronde sur la bienveillance scolaire (« définie comme une disposition favorable envers quelqu’un » par Julien Masson, maître de conférences à l’université de Lyon). Rapidement le débat porte sur la méthode de Montessori, les méthodes alternatives et les méthodes d’évaluation (la note).
Cependant, on regrette dans cette table ronde l’absence d’un psychologue. Car tous les exemples donnés portent sur comment aider des élèves en difficultés et, tous ces exemples reposent sur un effet bien connu en psychologie que l’on nomme l’influence des stéréotypes.
Pour faire simple, l’influence des stéréotypes se traduit de la façon suivante : dans une situation donnée, un individu peut avoir la sensation d'être jugé à travers un stéréotype visant son groupe. Dès lors, cela peut provoquer une diminution des performances de cet individu, dans un domaine où il est impliqué personnellement. L’exemple le plus connu est celui des femmes et des mathématiques (des sciences en général).
Cet effet est illustré dès le début de la table ronde par Marie Sauvion : « Ma petite ado, qui passe en quatrième, […], derrière la posture vaguement rebelle, je la soupçonne de trépigner aussi. Retrouver les copines, découvrir son emploi du temps, savoir si elle aura M. X ou Mme Y en français, et puis surtout pitié, pas Dugenou en maths, paraît qu’il est super méchant, l’horreur ! Ah oui parce que, entre mille qualités flagrantes, je lui ai légué ça sans faire exprès : le gène de la nullité en maths. »
Cependant cet effet est à prendre avec précaution : d’une part il est discriminatoire, d’autre part il présente un biais de publication (c'est-à-dire que les publications scientifiques sur le sujet ne montrent que des effets significatifs, il y a peu ou pas d’étude venant relativiser les résultats observés).
TOIT de SOI est spécialisé dans l’Audit, la Formation et le Conseil, nous intervenons principalement sur la promotion de la Qualité de Vie au Travail, et la prévention des Risques Psychosociaux. Nos démarches sont adaptées à chacun de nos clients, elles répondent à des exigences méthodologiques et s’appuie sur des modèles validés par la communauté scientifique. Cependant, nous restons critiques et prudents vis-à-vis des modèles que nous utilisons. Outre partagées, nos interventions et nos démarches se veulent concrètes. Nos objectifs sont de faire monter en compétences nos clients pour les aider à capitaliser et innover. Pour cela l’ensemble de nos intervenants prônent la Bienveillance.
Les intervenants de TOIT de SOI - tous Psychologues du Travail, savent rester critiques face à des effets de psychosociologie bien connus, et essayent de promouvoir la Bienveillance.
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