TOIT de SOI s’intéresse à l’enquête TNS SOFRES « Mieux travailler à l’ère du numérique » réalisée à la demande de l’Anact dans le cadre de la semaine pour la qualité de vie au travail du 13 au 17 juin 2016.
La cible : 1 003 salariés actifs représentatifs de la population française, âgés de 18 ans et plus et 205 chefs d’entreprise ou DRH le cas échéant.Cette enquête a le mérite de mettre en exergue les attentes exprimées par les salariés et dirigeants français sur les enjeux et les conséquences de la transformation numérique en entreprise en lien avec la qualité de vie au travail.
Les principaux enseignements de l’enquête :
Les évocations du terme « numérique » sont majoritairement positives, en effet 60% des salariés estiment que ce terme, largement centré sur les outils, est vecteur d’opportunités et de simplification comme la dématérialisation et la rapidité. Les managers sont plus nombreux à percevoir le numérique comme une opportunité, les 50 ans et + soulignent davantage le risque qu’il représente. Les chefs d’entreprise Interrogés sont eux, 88% à évoquer la connotation positive du terme numérique.
De manière générale, 87% des salariés et 93% des chefs d’entreprise s’estiment à l’aise avec les technologies numériques dans leur vie professionnelle. Cette familiarité avec le numérique s’inscrivant dans un contexte professionnel plutôt engagé dans l’ère du numérique pour 67 % des salariés et 83% des chefs d’entreprise. Pour 73% des salariés et 93% des chefs d’entreprise, cette familiarité favorise leur optimisme à l’égard des conséquences du numérique sur l’avenir. Par contre, seuls 46% des salariés et 52% des chefs d’entreprises sont optimistes sur les conséquences du numérique sur l’avenir de l’emploi en France.
Selon Olivier Mériaux, directeur général adjoint de l’Anact, l’optimisme global exprimé dans cette enquête doit être envisagé avec prudence car « les enquêtes du ministère du travail tendent à mettre d’avantage en exergue les risques liés aux débordements dans l’usage des outils numériques »
85% des salariés et 90% des chefs d’entreprise notamment les managers et les moins de 50 ans, estiment que l’usage des technologies numériques a un impact positif sur la qualité de vie au travail. Plus précisément, sur l’efficacité de l’organisation, la performance de l’entreprise, l’esprit d’innovation. Les opinions concernant la coopération, l’information et la communication interne sont plus partagées avec 20 % environ des sondés qui ont un sentiment de dégradation. Ils sont 29% à observer une déstabilisation particulière du dialogue social.
En ce qui concerne les conséquences du numériques sur les composantes même de la qualité de vie au travail, les salariés soulignent plutôt les effets bénéfiques par exemple sur leur autonomie, la possibilité de développer leurs aptitudes et compétences, les conditions matérielles de travail, la qualité et la quantité de l’information reçue, l’intérêt de leur travail. Des réserves apparaissent quant à l’impact du numérique sur leur capacité de concentration, l’ambiance de travail au sein des équipes, les horaires de travail et l’équilibre vie professionnelle-vie privée. Enfin, en ce qui concerne la charge de travail, la pression des délais et le niveau de stress, les salariés sont plus nombreux à constater une dégradation qu’à percevoir une amélioration.
Les chefs d’entreprise quant à eux, s’ils soulignent à la majorité l’amélioration des dimensions liées à l’organisation du travail, ils sont en phase avec les salariés sur l’impact mitigé du numérique sur la coopération et le dialogue social et sur certaines dimensions de la qualité de vie au travail : capacité de concentration (30% estiment qu’elle s’est dégradée), niveau de stress (27% estiment qu’il s’est dégradé) , pression sur les délais (32% ) ou encore équilibre vie professionnelle-vie privée dégradé pour 32% d’entre eux.
Un réel décalage de perception subsiste entre salariés et chefs d’entreprise quant au management collaboratif : en effet, quand 47% des chefs d’entreprise soulignent les opportunités offertes par le numérique sur la capacité des salariés à participer, donner leur avis sur le management, seuls 27% des salariés soulignent cet impact.
Les salariés jugent prioritaires à 40% les formations spécifiques au numérique pour les aider à mieux travailler, à 35% le développement du dialogue social, et à 27% la réglementation sur le droit à la déconnexion, essentiellement chez les + de 35 ans sur ce dernier point.
Les chefs d’entreprises jugent à 38% d’entre eux les formations comme prioritaires à égalité avec le dialogue social, à 32% le développement de nouveaux modes de management puis le droit à la déconnexion à 26% d’entre eux.
Enfin sur la question des acteurs les plus légitimes pour proposer des outils et transmettre des messages sur le sujet du numérique 37% des salariés citent les entreprises, 27% citent les salariés et 21% l’Etat. Les chefs d’entreprise se prononcent sur la légitimité des entreprises à 61% de l’état à 15% et des salariés à 12%, ce dernier point souligne le décalage entre le rôle que les salariés souhaiteraient jouer et la légitimité que leur accordent les chefs d’entreprise.
Le management collaboratif reste à venir….
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