Ah, l'invisibilisation des femmes en sciences, un sujet qui pourrait presque faire rire tant il est scandaleux. Mais non, il ne faut pas rire, il faut s'indigner. Pourquoi les femmes sont-elles si peu représentées dans les domaines scientifiques ? Pourquoi leurs contributions sont-elles souvent minimisées ? Il est temps de dénoncer cette injustice.
Pendant des décennies, les femmes ont été exclues de l'éducation et de la pratique de la science en raison de leur genre. Celles qui ont réussi à s'impliquer dans ces domaines ont souvent été sous-estimées. Dès lors, elles ont vu leur travail attribué à des hommes ou ont été obligées de travailler dans leur ombre.
Un exemple de femme scientifique injustement ignorée est Rosalind Franklin. En 1951, elle capture la première image de la structure en double hélice de l'ADN. En 1953, elle quitte le King’s College où elle travaillait et est obligée d’y laisser ses recherches. Ces dernières seront fondamentales pour les travaux de James Watson, Maurice Wilkins et Francis Crick qui recevront le prix Nobel de médecine en 1962, sans inclure Rosalind Franklin dans leur travail.
Plus récemment, une autre scientifique dont le travail a été spoliée est Jocelyn Bell, astrophysicienne anglaise. En 1967, elle travaillait sur les Quasars sous l’égide du physicien Anthony Hewish lorsqu’elle capta des signaux très particuliers. Contre l’avis de son responsable, elle continua ses travaux qui la menèrent à la découverte des Pulsars. Ses travaux seront publiés sous le nom de Hewish qui lui feront remporter le prix Nobel de physique en 1974.
Il ne faudrait pas croire qu’il ne s’agit que de deux cas isolés mais bien de deux exemples parmi une longue liste. Nous pouvons cités entre autre Mileva Maric, physicienne et épouse de Albert Einstein ; Lise Meitner, physicienne à berlin ; Esther Lederberg, biologiste dont le mari remportera le prix nobel en 1958 avec ses travaux ; Nettie Stevens, généticienne dont les recherches sur les chromosomes ont été attribuées à Thomas Hunt Morgan.
Et ici nous ne citons que les femmes dont les travaux ont été spoliés. Il existe un grand nombre d’éminentes chercheuses dont le nom est trop peu connu. Gertrude Bell, archéologue, alpiniste, photographe et autre ; Ada Lovelace, mère de l’informatique moderne ; Henrietta Swan Leavitt, astronome américaine.
Dans nos métiers, il me tient à cœur de citer le cas de Marceline Bodier, statisticienne, qui est une des deux plumes, avec Michel Gollac, du très célèbre rapport éponyme. Ce document est une des références en matière de catégorisation des Risques psychosociaux et un parfait exemple de l’invisibilisation des femmes par la société.
Heureusement, les choses commencent à changer. Les scientifiques et les organisations travaillent pour donner une visibilité accrue aux femmes scientifiques et à leur contribution dans l’histoire. Les femmes scientifiques sont de plus en plus nombreuses dans les publications, les conférences et les postes de direction, et les prix scientifiques sont de plus en plus souvent décernés à des femmes.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour réparer les torts passés et pour garantir que les femmes scientifiques bénéficient de la reconnaissance et du respect qu'elles méritent pour leur travail. La recherche, l’éducation et les institutions ont tous un rôle à jouer pour s'assurer que les femmes scientifiques soient reconnues pour leur travail et qu'elles continuent à être encouragées à poursuivre des carrières dans ce domaine passionnant.
Donc la prochaine fois que l’on vous sortira l’argument « Si les femmes ont fait tellement de choses, pourquoi on n’en connait aucune ? » ; dites-vous que cela parle beaucoup plus du manque de connaissance de votre interlocuteur que de la réelle contribution des femmes au domaine des sciences.
Pour aller plus loin : retrouvez-notre post LinkedIn sur la journée internationale des droits de la femme
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