
La violence au travail est un enjeu majeur qui touche de nombreux salariés. Selon une étude de L’OIT de 2022, 17% des salariés interrogés ont subi du harcèlement psychologique, et 8% ont été victimes de violences physiques. Cependant, la dénonciation des actes de violence et de harcèlement au travail reste une étape difficile pour les victimes. Toujours selon cette étude, seulement 54,4% des personnes ayant subi des violences ou du harcèlement au travail osent en parler.
Face à cette réalité, il est important de savoir identifier les signes de violences en tant que victime, mais aussi en tant que témoin, et d'agir en fonction.
Les violences au travail englobent un large éventail de comportements, allant du manque de respect à l'agression physique, des moqueries au harcèlement moral. Elle se produit lorsqu'un ou plusieurs salariés sont agressés dans des circonstances liées au travail.
L’OIT reconnait la violence et le harcèlement dans le monde du travail comme pouvant constituer “une violation des droits humains ou une atteinte à ces droits, et que la violence et le harcèlement mettent en péril l’égalité des chances et sont inacceptables et incompatibles avec le travail décent”
Et en effet, l’une des formes les plus grave de violence est le harcèlement. Bien que le Code du travail français ne définisse pas explicitement la notion de violence, il encadre clairement le harcèlement :
"Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel."
Il est essentiel de ne pas banaliser la violence. Voici quelques signes à surveiller, quelques questions à se poser :
Isolement progressif d'un collègue : est-ce un choix personnel, plutôt révélateur d’un mal être par exemple, ou une mise à l'écart forcée ?
Communication hostile : les échanges sont-ils devenus tendus ou agressifs ? Depuis combien de temps ? Est-ce qu’il y a eu des éléments déclencheurs ?
Tâches dévalorisantes : un employé évoque le sentiment de se voir attribuer des missions ingrates. Comment décrit-il ses missions ? Depuis quand a-t-il ce ressenti ? A-t-il pu en parler aux acteurs clés de son organisation ?
Changements d'humeur inexpliqués : un collègue semble plus anxieux ou irritable qu'à l'accoutumée. A-t-il vécu une situation difficile au travail ? Bénéficie-t-il de soutien social ?
Que faire concrètement si vous êtes victime de violence au travail ?
Briser le silence et en parler à une personne de confiance. En fonction de la taille de votre structure, des référents harcèlement sexuel et agissements sexistes existent. Si non, les RH, vos managers ou les élus peuvent être des oreilles attentives.
Si les faits vous paraissent graves, consignez les par écrit (noter précisément les dates, lieux et témoins de chaque événement).
Alerter la hiérarchie : informez votre supérieur ou le service RH de la situation.
Eviter de se culpabiliser, ne pas se blâmer. Une situation de violence n'est jamais de la faute de la victime.
Comment intervenir en tant que témoin de violence au travail ?
Être témoin de comportements violents au bureau n'est pas anodin. Voici comment agir :
Signalez les agissements inappropriés directement aux personnes concernées.
Soyez à l’écoute pour pouvoir orienter la potentielle victime vers les ressources adaptées.
N'hésitez pas à alerter les acteurs clés de l'entreprise comme le manager, les RH ou les référents harcèlement.
Ne banalisez pas les agissements ou les comportements violents.
En tant que manager, vous pouvez recevoir les personnes concernées en entretien individuel pour avoir du contexte sur la situation. Il est important de ne pas prendre parti, mais de prendre des mesures préventives avec les RH et la direction.
Cela peut passer par la mise en place de télétravail, ou encore le déplacement des personnes concernées vers d’autres sites le temps que l’enquête soit mise en place.
La prévention est indispensable pour créer un environnement de travail où on se sent bien.
Les meilleures pratiques incluent une approche qui agit sur l'organisation du travail et favorise des relations sociales positives. Il est important de clarifier les rôles et responsabilités de chaque collaborateur, tout en assurant une communication transparente à tous les niveaux de l'entreprise. Les pratiques managériales doivent être alignées avec les attentes de l'organisation, et la procédure de prévention doit être facilement accessible et connue de tous les employés. L'encouragement de l'expression des salariés, notamment à travers des espaces de discussion dédiés, joue un rôle clé. La communication est au cœur de cette stratégie : il faut éviter les non-dits et les sous-entendus qui peuvent amplifier les tensions, encourager un dialogue ouvert au sein des équipes, et s'attaquer rapidement aux dysfonctionnements organisationnels et relationnels.
La lutte contre les violences au travail est l'affaire de tous. En restant vigilant, en brisant le silence et en agissant ensemble, nous pouvons créer des environnements professionnels plus sûrs et épanouissants.
Pour prévenir les violences au travail :
TOIT de SOI propose des formations sur les violences au travail avec une large gamme de méthodes pédagogiques adaptées à vos besoins, telles que le théâtre, les micro-learning, les mises en situation, les quiz et les jeux de groupe, disponibles en présentiel ou à distance. Soucieux de la qualité de nos formations, nous réévaluons régulièrement nos programmes et sommes certifiés Qualiopi. En 2024, nous avons obtenu un taux de satisfaction de 98 % parmi nos stagiaires !
Pour répondre aux situations de violences au travail :
Lorsque les tensions au sein d’une équipe sont plus profondes, que des clans se forment, lorsque des équipes n’arrivent plus à se parler et que cela semble se généraliser au sein de l’organisation, il peut être intéressant d’évaluer la situation de manière objective en établissant un diagnostic. Enquêtes harcèlement, diagnostics de situations dégradées, prévention des RPS... autant d’outils pour mieux comprendre les causes et les conséquences de ces situations dégradées.
En cas de tensions, de conflits, la médiation est un outil intéressant, qui offre au groupe les conditions pour poser sur la table les ressentis, reconnaître les responsabilités de chacun et construire les prochaines étapes. Cette offre nécessite la participation de tous. La médiation ne peut être envisagée que si chaque personne impliquée accepte sa part de responsabilité dans le conflit.
Vous souhaitez engager une démarche de prévention des violences au travail, ou accompagner une situation de conflits, de tensions ? Contactez-nous ici ou au 03 20 73 95 26
Questions fréquentes
Q : Les mouvements sociétaux comme #MeToo ont-ils eu un impact sur la prise en compte de la violence au travail ?
R : Oui, ces mouvements ont mis en lumière la parole des victimes et ont poussé les pouvoirs publics à se réemparer du sujet, conduisant à des évolutions législatives comme la loi du 31 mars 2022 élargissant la définition du harcèlement sexuel.
Q : L'humour a-t-il sa place dans la sphère professionnelle ?
R : Oui, à condition de respecter l'autre et de ne pas franchir la sphère des violences verbales. La vigilance personnelle est essentielle pour maintenir un environnement de travail sain.
Q : Que faire si je suis témoin de violence au travail ?
R : Il est important d'intervenir en signifiant aux personnes concernées que leurs propos ou comportements gênants, et d'alerter les acteurs clés de l'entreprise sur une situation intolérable.
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