Les émotions ont-elles leur place sur lieu de travail ? Doivent-elles être cachées ? Doit-on travailler avec ? Font-elles désormais partie des compétences (soft skills) recherchées par les employeurs ? Une chose est sure, les émotions sont présentes dans toutes nos sphères de vie, qu’il s’agisse de la vie professionnelle, de la vie personnelle ou encore dans les performances sportives.
Le terme émotion tient ses origines du latin « movere » qui signifie « mettre en mouvement ». Les émotions permettent à l’individu d’agir sur son environnement et de réagir au contexte auquel il est confronté. Elles sont fugaces et concordantes avec des évènements externes (ex : agressivité d’un passant qui génère de la peur) ou internes (ex : interprétation d’un message reçu qui a engendré de la colère). Les émotions engendrent des changements physiologiques (ex : accélération du rythme cardiaque), cognitifs (ex : attention accrue), expressifs (ex : sourire) et comportementaux (ex : prendre la fuite). Elles nous permettent, donc, de se mouvoir et d’adapter nos comportements. C’est une forme de mécanisme de survie, au départ en milieu hostile, aujourd’hui également en société.
Les recherches sur le sujet remontent au 19ème siècle avec l’émergence des travaux sur « l’intelligence émotionnelle » (Francis Galton, Simon Binet ou encore David Wechler). L’intelligence émotionnelle donne l’impression d’une aptitude constante, immuable, voire innée dans certains modèles.
En revanche, la notion de « compétences émotionnelles » indique la possibilité d’apprendre et de développer ses capacités relatives aux émotions ressenties et perçues. Il existe 5 compétences émotionnelles (Mikolajczak et al., 2014) :
Les émotions entrent en jeu dans les processus de décision, dans la capacité à mobiliser une équipe, à fédérer un collectif, à gérer un conflit, à faire face aux incivilités, aux agressivités…
Les compétences émotionnelles sont d’autant plus importantes dans les contextes où les interactions sociales sont fréquentes et nécessaires. Il devient important pour chacun de savoir s’exprimer, s’assurer d’être correctement compris, d’éviter les quiproquos, d’identifier les sources de friction, d’adapter sa posture ou son discours selon les contextes et de réguler ses propres émotions et celles d’autrui (notamment dans les situations conflictuelles) …
Finalement, le développement des compétences émotionnelles est un processus continu qui permet de mieux se connaître et qui apporte de nombreux bénéfices tant personnels que professionnels. En investissant dans ces compétences vous pouvez améliorer votre qualité de vie et vos relations, tout en augmentant votre efficacité professionnelle.
Les programmes d’accompagnement (ou les formations) qui permettent le développement des compétences émotionnelles, font partie des actions de préventions secondaires au sein des organisations. Ils peuvent permettre d’outiller les professionnels et les aider à faire face aux exigences émotionnelles (facteur de risque psychosocial, RPS).
Ne tardez pas à commencer à mieux comprendre et gérer vos émotions. Que vous choisissiez des formations, des ateliers ou des exercices quotidiens, chaque effort compte. Prenez le temps de développer ces compétences essentielles et observez les bénéfices de la gestion émotionnelle.
Sources :
Kotsou, I., Farnier, J., Shankland, R., Mikolajczak, M., & Leys, C. (2022). Développer les compétences émotionnelles: en 8 séances. Dunod.
Mikolajczak, M., Quoidbach, J., Kotsou, I., & Nélis, D. (2023). Les compétences émotionnelles. Dunod.
Mikolajczak, M., Menil, C., & Luminet, O. (2007). Explaining the protective effect of trait emotional intelligence regarding occupational stress: Exploration of emotional labour processes. Journal of Research in personality, 41(5), 1107-1117.
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